• Dernière modification de la publication :7 mai 2018
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  • Commentaires de la publication :18 commentaires

Peut-être avez vous déjà entendu parler de la nouvelle norme ISO 16128 concernant les cosmétiques naturels et biologiques ? Si oui, vous avez surement entendu parler de la polémique autour de cette norme… Si vous voulez en savoir un peu plus ou si vous n’en n’avez pas encore entendu parler, je vous explique ici ce que c’est et pourquoi elle pose certains problèmes.

Qu’est-ce que la norme ISO 16128 ?

norme iso

C’est une norme rédigée par un comité technique, pour harmoniser le marché de la cosmétique naturelle et bio au niveau international. 28 délégations nationales ont travaillé sur le sujet, majoritairement composées de représentants de groupes industriels de la cosmétique conventionnelle…

Cette norme ISO 16128 permet de définir ce qu’est un ingrédient naturel ou biologique et permet de déterminer la part d’ingrédients naturels et biologiques dans les produits finis, ce pourcentage pourra être inscrit sur les packagings des cosmétiques.

Cependant, ce n’est pas un label et n’a pas de liens avec les autres labels de cosmétiques bio, elle ne permet pas de se prononcer sur la qualité du produit fini. (Je vous suggère d’aller voir mon article sur les labels de cosmétiques bio pour en savoir un peu plus à ce sujet)

Vous n’avez peut-être jamais entendu parlé de normes ISO mais sachez que dans les milieux industriels, ce sont des normes très réputées pour leur sérieux.

Quel est le problème ? 

Je vous avais parlé du greenwashing dans un précédant article, si vous ne savez pas ce que c’est, je vous propose d’aller lire mon article. Et bien, on est pile dedans avec cette nouvelle norme !

Pourquoi ? Parce que cette norme n’interdit pas l’utilisation de substances controversées donc on peut se retrouver avec un produit fini indiquant un certain pourcentage de naturel ou bio avec des ingrédients tel que des parabènes, silicones, phénoxyéthanol

La norme ISO 16128 permet uniquement de classifier un ingrédient en 4 catégories : ingrédient d’origine naturelle ou dérivé naturel et un ingrédient biologique ou dérivé biologique. Ainsi que lui donner un indice sur sa naturalité pour pouvoir ensuite calculer le pourcentage de substances naturelles ou bio dans le produit fini.
Malheureusement, si le pourcentage d’ingrédient naturel ou d’origine naturelle est supérieur ou égal à 95%, en France, le produit pourra être estampiller « produit naturel » même avec des ingrédients controversés dans les 5% restant de sa formulation…

De plus la définition d’un ingrédient « naturel » n’est pas très clair ni honnête dans cette norme… Pour être considéré « dérivé naturel » un ingrédient doit contenir plus de 50% de matières premières naturelles… Les 50% restants ? Ce que vous voulez…
Pour exemple, les silicones sont considérés comme ingrédient d’origine naturelle… bien que leur procédé d’obtention soit très lourd et polluant…

Le seul point rassurant c’est que pour qu’un produit soit qualifié de « biologique » il faut forcément qu’il contienne soit 100% d’ingrédients certifiés bio ou bien le produit doit être certifié bio par un organisme certificateur indépendant.

Cette norme implique que l’on risque de retrouver encore pleins de produits cosmétiques qui sont complètement dans le greenwashing : les marques vont se servir de cette norme pour faire croire que leurs produits sont plus naturels qu’avant en apposant des « pourcentages de naturalité des ingrédients selon la norme ISO 16128″ qui ajoute de la crédibilité alors que rien n’a changé et qu’ils contiennent toujours les mêmes ingrédients, souvent controversés…

Cette norme va clairement dans l’intérêt des industriels de la cosmétique conventionnelle et trompe les consommateurs. C’est un pas en arrière pour la cosmétique bio et naturelle. Un mensonge pour les consommateurs qui aujourd’hui essaient de consommer mieux, d’être plus attentifs à la qualité des produits et surtout un mensonge qui continu d’entretenir les effets néfastes sur notre santé et notre environnement.

Que faire ?

Vous informer !
Comment ? Le moyen le plus sûr est de savoir décrypter la liste INCI des ingrédients, au moins vous êtes certain de ce que vous achetez. Mais je vous l’accorde ce n’est pas toujours facile alors vous pouvez vous fier aux labels et mentions tel que Cosmebio, Nature et Progrès, Natrue, Slow cosmétique… Les labels ont chacun leur cahier des charges a respecter, plus ou moins exigeants, qui interdit les ingrédients controversés contrairement à la norme ISO 16128. Ils vont encore plus loin en exigeant que les produits finis aient une partie de leurs ingrédients issus de l’agriculture biologique.

Et sachez qu’en France on a la chance d’avoir des labels avec des cahiers des charges strictes auxquels on peut faire confiance, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays…

J’espère que cet article vous a été utile et vous a permis d’en savoir un peu plus sur cette norme. Restez vigilent 😉

faux cosmétiques bio norme iso 16128

 

 

N’hésitez pas à me donner votre avis et a en débattre dans les commentaires

 

 

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Sources :
Cosmebio
Slow cosmétiques
Afnor
Ecocert

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Cet article a 18 commentaires

  1. celine

    Ohh c’est un vrai bazarre pour ne pas dire plus.
    Merci pour cette clarification

  2. Threenity

    Hello ma belle , merci pour cet article qui nous apporte énormément d’infos, j’ai souvent entendu parler du greenwashing et je commence à me méfier de ces marques qui se mettent subitement au vert. Bises,
    Threenity

    1. Amélie

      Merci pour ton commentaire 🙂 Et oui malheureusement il faut toujours se méfier…

  3. Wild Amanda

    Merci pour cet article très intéressant, moi qui fais toujours attention à ce que j’achète, ça m’aide encore plus !

  4. Floriane

    Personnellement je lis la liste d’ingrédients, car même en bio, tout n’est pas forcément bon à prendre mais alors la c’est la foire à tout et n’importe quoi et les personnes peu averties vont se faire avoir et c’est bien dommage

    1. Amélie

      Oui c’est bien le problème… cette norme va bien aider les industriels à nous vendre n’importe quoi !
      Pour le moment le seul moyen de savoir vraiment ce qu’on achète c’est de décrypter la liste des ingrédients car comme tu le dis même en bio on peut avoir des surprises..

  5. Myriam

    Ton article est hyper intéressant !
    J’avoue avoir un peu de mal à m’y retrouver, avec toutes ces normes.

  6. Nadia

    Quelle foire…
    Sur un autre sujet, il y a quelques temps une vendeuse a essayé de me vendre des pompes eco, vegan et tout ce que tu veux d’éthique et green… Jusqu’à ce que je tombe sur un mini logo cuir… Je lui demande à quoi ça correspond et elle me répond « ah ! Mais c’est que pour l’extérieur de la chaussure ça ! »
    Ben voyons….
    On en est au même stade pour tous les domaines j’ai l’impression, quelle tristesse et quel foutage de tronche pff !
    Faut vraiment se renseigner sur tout !

    1. Amélie

      ahah oui… (rire jaune^^)
      Parfois les vendeuses sont mal formée, elles pensent que leurs produits sont bien mais ne sont pas aller au bout du raisonnement… et parfois on a l’impression de vraiment se faire entuber…
      Dans tous les cas c’est un manque de transparence et c’est vraiment dommage !

  7. Little No

    Coucou !
    J’ai rédigé un article similaire sur le blog d’un annuaire de mode éthique (http://ethicaliste.fr/blog/norme-ISO-16128-danger si tu souhaites le lire).
    Et comme toi, j’avais été étonnée qu’elle devienne l’instrument même du greenwashing alors que c’était exactement ce contre quoi elle luttait à la base. L’argent est toujours le nerf de la guerre.
    Le meilleur moyen de lutter contre le greenwashing, c’est que les consommateurs apprennent à lire les compositions et connaissent les labels fiables.

    Merci pour cet article,
    A bientôt,
    Little No’
    http://touchesdenvie.wordpress.com

  8. Coucou, c’est super que ton blog soit engagé pour être plus responsable. Ca serait intéressant de voir dans quelques temps quelles sont les entreprises qui respectent vraiment cette nouvelle norme.

  9. Plume

    Depuis que j ai attrapé une maladie auto immune, j ai totalement changé ma manière de consommer : mes cosmétiques sont presque toujours maison sauf ma crème solaire. Et au final, ça me va. J en ai même profité pour guérir.

    Mais dans tous les cas j ai du mal à faire confiance aux labels etc. Je vérifie tpujours moi-même la liste des ingrédients (tout en sachant que même ça, ce n est pas fiable) Alors oui acheter n importe quel produit me prend du temps mais tant pis

  10. Pep

    Merci, article très intéressant, on n’y arrivera jamais…

  11. Ce changement de norme m’a désespéré ! Parce que bon le greenwashing c’est pas nouveau et ca m’agace au plus haut point mais parfois c’est tellement compliqué de décrypter les listes d’ingrédients ! je passe quasi tout sur « clean beauty » mais ca ne suffit pas ! en tout cas merci de partager tout ca!

  12. Rah oui c’est catastrophique cette norme ISO… Il faut se tenir informé, merci de propager le message 🙂